Magistrate de grade exceptionnel, 4e échelon, Bibata Nébié/Ouédraogo a été installée dans ses fonctions de ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, Garde des sceaux, le vendredi 28 octobre 2022. Ce nouveau challenge couronne une riche carrière menée aussi bien en juridiction, à la chancellerie, qu’au ministère de la Promotion des Droits humains.
Native de la ville de Ouahigouya, elle obtient son baccalauréat, série A4 au Lycée provincial de Koudougou en 1993 et est orientée à la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université de Ouagadougou. En 1996, elle obtient sa licence ès Sciences juridiques et en 1997, sa maîtrise en droit, option droit des affaires. La même année, Mme Nébié est admise au concours de la magistrature. En 1999, elle sort de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, nantie du diplôme de magistrat.
De 1999 à 2008, elle est successivement Juge au siège au Tribunal de grande instance (TGI) de Koudougou, Juge au siège au TGI de Ouahigouya et Présidente du Tribunal d’instance de Ouagadougou. En 2008, Bibata Nébié/Ouédraogo est appelée au ministère de la Promotion des Droits humains pour occuper le poste de Directrice de l’éducation à la citoyenneté. En octobre 2011, elle retourne en juridiction, précisément à la Cour d’appel de Ouagadougou où elle exerce les fonctions de Conseiller jusqu’en octobre 2013.
D’octobre 2013 à février 2015, elle est Présidente du Tribunal pour enfants de Ouagadougou, cumulativement, Conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou. En février 2015, elle est promue Directrice de cabinet au ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, poste qu’elle occupe jusqu’en juin 2017. On se rappelle que cette période charnière du Burkina Faso a été notamment marquée par l’organisation des Etats généraux de la justice, l’adoption et la mise en œuvre de nombreuses réformes.
De 2018 à 2021, elle réenfile la toge et est cumulativement Présidente de chambre à la Cour d’appel de Ouagadougou, Présidente de la Commission nationale de la concurrence et de la consommation (CNCC), Membre du Comité consultatif de la concurrence de l’Autorité régionale de la concurrence de la CEDEAO et Présidente de la Chambre de discipline du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
En octobre 2021, Bibata Nébié/Ouédraogo rejoint les hautes cours, précisément la Cour des comptes où elle exerce la charge de Conseiller. En avril 2022, elle figure parmi les personnalités recommandées, et nommée Secrétaire générale du ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, le 20 avril 2022.
Cette magistrate chevronnée est l’auteur d’une publication de référence intitulée ‘’Droit judiciaire Privé : l’Instance’’, (Collection Précis de droit burkinabè, décembre 2008, 686 pages), complétée et remise à jour en août 2015 sous l’intitulé ‘’Droit judiciaire privé’’.
Elle a suivi une vingtaine de formations au Burkina Faso et à l’international, dans divers domaines du droit : « Les techniques de cassation en matière civile, commerciale, sociale et pénale » ; « Répression des crimes internationaux et protection des droits humains » ; « Politique extérieure américaine et droits de l’homme » ; « Evaluation de la stratégie 2007-2011 pour l’Afrique de l’Ouest de l’Institut danois des droits de l’Homme » ; « Le blanchiment d’argent et la criminalité transfrontalière » ; « Le règlement du contentieux relatif à l’application des Actes uniformes du Traité de l’OHADA », etc. Elle est aussi connue dans le milieu universitaire, où elle continue de dispenser des cours de droit à des promotions d’étudiants.
Bibata Nébié/Ouédraogo a été distinguée Chevalier de l’Ordre de l’Etalon, et Chevalier de l’Ordre du Mérite de la Justice et des Droits humains, Agrafe Droits humains. Elle a notamment pour hobbies, la lecture et le cinéma.
Mme Nébié est au sommet du département en charge de la Justice et des Droits humains, après avoir gravi les hautes marches de directrice de cabinet et de secrétaire générale. Cette magistrate connaît bien donc la « Maison » et ses dossiers. Elle se dit prête à relever les défis, dans le contexte difficile que vit le Burkina Faso. « Je mesure toute la lourdeur des responsabilités et leur portée, et je ne ménagerai aucun effort pour cette confiance placée en moi », a-t-elle confié à l’ensemble des composantes du ministère et aux partenaires sociaux, lors de son installation. Pour réussir sa mission, elle a humblement demandé l’accompagnement de tous.