Après les rencontres préparatoires, la 31e réunion plénière de la commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) s’est ouverte le jeudi 16 mai 2019 à Conakry en Guinée en présence de la délégation burkinabè.
Pendant deux jours, les participants auront à plancher sur les documents que le secrétariat technique soumet à leur examen et adoption et qui ont trait notamment au rapport d’activités du directeur général couvrant le dernier semestre, aux résultats de groupes de travail, aux projets de rapports d’évaluation mutuelle du Cap-Vert, du Burkina et du Sénégal et à l’actualisation des rapports-pays des Etats membres du GIABA. Le directeur général du GIABA, le juge Kimélabalou Aba a d’emblée félicité les autorités du Burkina Faso et du Cap-Vert, « pour avoir accepté de soumettre volontairement leurs pays respectifs à l’exercice d’évaluation mutuelle et pour les différentes ressources humaines, matérielles et financières mobilisées pour assurer le succès du processus ». « Je voudrais leur exprimer ma reconnaissance pour leur disponibilité, leur franche coopération avec les équipes d’évaluateurs », a-t-il ajouté.
Il a déploré les attaques terroristes que subissent régulièrement le Nigéria, le Mali et le Burkina Faso qui occasionnent de nombreuses pertes en vies humaines et paralysent plein d’activités dans les localités les plus touchées : fermetures d’écoles, de formations sanitaires, de commerces et autres services publics de base.
« Les gouvernements sont obligés de mobiliser plus de ressources pour faire face à ces attaques, pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, au détriment de projets de développement », a-t-il souligné. Avant de poursuivre : « Nous devons apporter une riposte appropriée en privant les terroristes de leurs moyens de subsistance et d’actions par des cadres juridiques et institutionnels robustes, efficaces de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et régulièrement améliorés et renforcés, par la coopération aux plans national et international entre les acteurs impliqués ».
A sa suite, le ministre de l’Economie et des Finances de Guinée, Mamady Camara qui a ouvert la plénière, a dans la même veine relevé que « l’efficacité cette lutte dépend plus que jamais de la qualité de la coopération et de l’entraide judiciaire entre nos pays, d’une part, et d’autre part, de l’aptitude de nos Etats à mettre en place, à adapter et à améliorer leurs dispositifs normatifs en fonction des menaces émergentes à tendance transnationale utilisant souvent les nouvelles technologies de l’information ».
Le rapprochement des législations des pays en matière de lutte contre la criminalité financière et la coopération internationale en la matière sont essentiels aux yeux du ministre guinéen de l’Economie et des Finances, pour conférer à l’action des Etats, toute son activité. « La lutte contre ces phénomènes nécessite une action globale, concertée et intégrée de toutes les forces préventives et répressives des secteurs publics et privés », a-t-il insisté.
Bachirou NANA
Envoyé spécial en Guinée Conakry