La 20e réunion du comité ministériel du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) se tient ce samedi 18 mai 2019 à Conakry en Guinée. Une délégation burkinabè conduite par le ministre de la Justice, Bessolé René Bagoro a pris part à la rencontre dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de la république de Guinée, Pr Alpha Condé.
Il a d’emblée déploré les attaques terroristes qui endeuillent la sous-région et présenté les condoléances du peuple guinéen aux peuples du Burkina Faso, du Niger, du Mali et du Nigéria. « La lutte contre le blanchiment de capitaux va de pair avec la lutte contre le terrorisme », a dit le président guinéen qui a souligné le lien entre ces deux fléaux.
Dans les deux cas, a-t-il ajouté, il s’agit de dissimuler des fonds pour qu’ils ne soient pas détectés par les autorités publiques. Le chef de l’Etat guinéen a rappelé les efforts fournis par son pays dans cette lutte et qui ont permis de démanteler des circuits de capitaux de certaines sources de financement pour des organisations criminelles.
« Dans un contexte de plus en plus globalisé, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont pris des dimensions complexes qui exigent une coopération internationale. Aucun pays n’est à l’abri des actes terroristes qui affectent fortement nos économies et la sécurité de nos populations », a relevé le président Condé.
Le GIABA, a-t-il poursuivi, « pose incontestablement j’en suis convaincu, une plateforme efficace et de partage d’informations, d’établissement de stratégies communes pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme… Vos réflexions sur les sujets qui seront abordés au cours de cette réunion sont d’une importance capitale pour toute la communauté d’Afrique de l’Ouest ainsi que les partenaires techniques et financiers qui restent attentifs à vos conclusions et recommandations ».
Pour le directeur général du GIABA, le juge Kimelabalou Aba, l’actualité recommande d’agir pour ne pas être amené à réagir.
Dans la même veine que le président guinéen, il fait observer que l’espace communautaire est exposé à de nombreuses attaques terroristes qui deviennent de plus en plus banales et quotidiennes dans certains pays. Ces terroristes et organisations terroristes sont aux portes d’autres Etats et aucun pays ne semble être épargné.
« Nous devons donc apporter une riposte vigoureuse et appropriée non seulement en dépossédant les criminels financiers du produit de leurs crimes mais aussi et surtout en privant les terroristes de leurs moyens de subsistance et d’actions, par des cadres juridiques et institutionnels robustes, efficaces de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et régulièrement améliorés et renforcés, ainsi que par la coopération tant au plan national qu’international entre les acteurs impliqués », a martelé le directeur général du GIABA.
Il a rappelé que le comité ministériel est l’organe décisionnel suprême dans l’architecture institutionnel du GIABA : « Il a pour principale fonction d’examiner les rapports et les recommandations émanant des travaux de la commission technique ou directement préparés par le Secrétariat du GIABA ».
A l’occasion de la présente session, le comité aura à examiner le rapport semestriel d’activités du directeur général, qui détaille les programmes et activités menés par le GIABA au cours des six derniers mois. Le comité examinera également le rapport de la 31ème réunion de la Commission Technique ainsi que les rapports d’évaluation mutuelle du Burkina Faso, du Sénégal, et du Cap-Vert.
Bachirou NANA