Ouagadougou, le lundi 27 mai 2019
La présente conférence des magistrats, qui se tient quatre ans après celle des Etats généraux de la justice, constitue un temps fort dans la vie de la magistrature burkinabè. En effet, elle vient à point nommé pour offrir un cadre de dialogue et d’échanges aux magistrats autour des difficultés rencontrées dans l’application des réformes législatives issues de la période de la transition.
Ces réformes législatives, intervenues quelques mois avant la révision de la Constitution, semblent comporter des incohérences avec certaines dispositions constitutionnelles et leur relecture s’avère impérative pour un alignement aux dispositions de la loi fondamentale. J’ai déjà mis en place un comité chargé de mener la réflexion dans ce sens et je m’engage à reverser les recommandations issues de vos travaux à ce comité pour être prises en compte.
Je salue donc la tenue effective de cette conférence qui entre en droite ligne du Plan national de développement économique et social (PNDES), qui a fait de la réforme et de la modernisation de l’administration son cheval de bataille.
Je note, également, qu’il est devenu impératif pour notre pays d’œuvrer pour un fonctionnement optimal de l’appareil judiciaire dans le cadre de la lutte que nous imposent les forces obscurantistes instrumentalisées par des suppôts du mal.
Il est, en effet, indéniable que la lutte contre le terrorisme est une chaîne dont la justice constitue le dernier maillon mais pas le moindre. Il appartient à la justice de faire le tri des personnes qui lui sont présentées après arrestation au regard des éléments de preuve qui les accompagnent. Elle se doit donc d’être diligente, professionnelle, impartiale et consciente des enjeux et des conséquences de sa passivité, de son laxisme ou de son indélicatesse.
La meilleure garantie contre ces fléaux demeure la qualité des textes pour encadrer le travail et le comportement des professionnels du secteur judiciaire. C’est pourquoi j’ai accueilli avec joie la demande qui m’a été faite de présider la cérémonie d’ouverture de cette conférence des magistrats. Son succès, dont je ne doute point, au regard de l’engagement de tous, contribuera au rayonnement de la justice dans notre pays.
Je voudrais, à ce stade de mon propos, féliciter le CSM et le SP/CSM pour cette initiative bien à propos et remercier tous ceux qui ont contribué à son organisation.
J’exprime ainsi, au nom du gouvernement burkinabè, ma gratitude à l’Ambassade royale du Danemark pour le soutien apporté à l’organisation de la présente conférence. L’intégrité du système judiciaire de notre pays et sa performance ont toujours été soutenues par le Royaume du Danemark. Puisse ce partenariat se poursuivre et s’intensifier au profit des justiciables !
De même, j’adresse ma reconnaissance aux personnalités invitées pour partager avec nous l’expérience de leurs pays respectifs. Je veux citer Monsieur le Président de la Cour d’appel de Dakar, Monsieur Kandji DEMBA, et Monsieur Jean-Claude PIERRU, magistrat français, nommé récemment conseiller technique au sein de mon département dans le cadre de la coopération française, pour leur accompagnement et leur disponibilité. Leurs contributions seront certainement d’une grande utilité à cette conférence. Leur présence a été rendue possible grâce à l’Union Européenne à travers le Programme d’appui à la politique nationale de la justice. C’est pourquoi, je traduis à l’Union européenne toute ma reconnaissance et souhaite que son accompagnement au SP/CSM puisse se renouveler.
A tous les collègues magistrats participant à cette grande conférence, je vous invite à participer activement et avec assiduité à cette plateforme de dialogue et d’échanges pour nous permettre de poursuivre l’édification d’une justice indépendante, efficace et crédible dans notre pays.
Sur cette note d’invite que je déclare ouverte la conférence des magistrats du Burkina Faso et souhaite pleins succès à vos travaux.
Je vous remercie.
Bessolé René BAGORO
Ministre de la Justice, Garde des Sceaux
Officier de l’Ordre de l’Etalon