Lutte contre la criminalité économique et financière : Les magistrats et greffiers des TGI Ouaga I et Bobo renforcent leurs capacités

Les pôles économiques et financiers logés au sein des Tribunaux de grande instance (TGI) de Ouaga I et de Bobo-Dioulasso montent en puissance dans la répression des infractions économiques et financières et la criminalité organisée. Une quarantaine de magistrats et greffiers de ces pôles participe du 25 au 27 août 2020 à Koudougou à la deuxième session de la formation sur les techniques d’enquête, d’instruction et de jugement des dossiers de crimes économiques et financière.

Organisée par le ministère de la Justice à travers la direction générale de la justice pénale et du sceau avec l’appui financier du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), cette session intervient après celle organisée du 18 au 20 août 2020 au profit des magistrats et des greffiers des ‘’pôles éco-fi’’.

Les travaux ont été ouverts par le Secrétaire général du ministère de la Justice, Théophile Sawadogo avec à ses côtés, le directeur général de la justice pénale et du sceau, Amadou Kantagba et le directeur des affaires pénales et du sceau, Bélibi Sébastien Daïla.

Les crimes économiques et financiers, a indiqué le Secrétaire général, se caractérisent par leurs spécificités. « Qu’il s’agisse de ses composantes, de ses sujets actifs ou passifs, de ses techniques de commission ou de son étendu, ils présentent de nombreuses particularités qui les rendent effectivement complexes, difficiles à détecter en temps réel et, par voie de conséquence, laborieux à cerner pour le commun des services d’enquête, de poursuite et de jugement », a-t-il précisé.

La permanence des organisations criminelles, l’utilisation par leurs adeptes de nouvelles méthodes de plus en plus sophistiquées et les effets néfastes de cette criminalité sur l’économie nationale et sur les individus, « ont fini par convaincre de l’adoption d’approches novatrices dans les politiques de lutte contre la délinquance économique et financière et de la criminalité organisée ».

En vue de renforcer le dispositif juridique et institutionnel, a rappelé Théophile Sawadogo, l’Assemblée nationale a adopté successivement la loi n°004-2015/CNT portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso, la loi N° 005-2017 du 19 janvier 2017 portant création, organisation et fonctionnement des pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée, la loi 025 du 31 mai 2018 portant code pénal et la loi 040 du 29 mai 2019 portant code de procédure pénale.

« Après l’adoption de la loi créant les pôles judiciaires spécialisés, leur dotation en matériels et l’affectation du personnel s’est faite progressivement de sorte que nous pouvons conclure avec satisfaction que trois ans après l’adoption de la loi, les pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières sont opérationnels », a soutenu le Secrétaire général du ministère de la Justice.

C’est pour accroître la célérité et l’efficacité dans le traitement des dossiers de criminalité économique et financière, a-t-il confié, que le ministère organise ces formations. Théophile Sawadogo a remercié le PNUD à travers son « Programme cohésion sociale, sécurité et Etat de droit » pour son appui financier et technique à la tenue des deux ateliers.

La formation est assurée par d’éminent experts, notamment le substitut du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga I, Seydou Barro et le Secrétaire général de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), Adama N. Ouattara.

Le Secrétaire général du ministère de la Justice s’est réjoui du concours de ces experts nationaux qui sont régulièrement sollicités à l’extérieur. « Leur intervention permet de mieux appréhender les problèmes spécifiques au Burkina Faso et d’apporter des solutions endogènes à l’ensemble de ces difficultés », a-t-il ajouté.

Théophile Sawadogo a également souligné la participation à la formation, des responsables des pôles judiciaires spécialisés, et salué leur engagement.

Bachirou NANA